Snoopy

joined 1 year ago
MODERATOR OF
[–] [email protected] 1 points 3 months ago* (last edited 3 months ago)

Toi aussi tu adores la coriandre, ya la team savon et la team pas savon. ✌️😍

Sur mon exploitation, j'en ferai, ça embaume la serre

Yep j'adore la ratatouille, l'huile d'olive...le houmous, j'en suis accro. La cuisine méditerrannéene est délicieuse. C'est un peu l'héritage de ma famille. :)

[–] [email protected] 0 points 3 months ago (2 children)

Et une photo manquante pour jlai.lu (lemmy) :)

[–] [email protected] 1 points 3 months ago

J'aurais pas dit mieux. Je pense que la gauche devrait faire exprès de perdre le ministère et condamner les 2 partis.

Ça leur évitera de tomber dans un chausse-trappe

[–] [email protected] 2 points 3 months ago* (last edited 3 months ago) (1 children)

Pas necessairement un bot. Je le fait régulièrement avec @[email protected] et ya un bot qui se charge d'ajouter des hashtags.

N'empeche que si tu crées un compte sur iceshrimp ou mastodon et crossposte ici on sera très content. Bon on aura juste un lien pas super bien integré sur Lemmy mais le reste du fédiverse pourra participer :D

Après je crois que Kbin gérait bien cela mais son UI est dense. Sincèrement, Je pense que Piefed, alternative à Lemmy va enfin débloquer tout ça et que bcp d'instances Lemmy vont migrer dessus.

[–] [email protected] 1 points 3 months ago

Si je dis pas de bétise, en effet la PAC est calculé selon un certain nombre de critères et l'un d'eux est la surface de ton terrain.

[–] [email protected] 8 points 3 months ago* (last edited 3 months ago)

Je vais arrêter de suivre ce feuilleton, ça mine le moral. Et je redoute la suite...le premier ministre et la gestion de l'assemblée nationale.

Quant aux commentaires sur franceinfo, visiblement, on a pas vu la même présidente.

[–] [email protected] 3 points 3 months ago* (last edited 3 months ago)

Je donne les coordonnées de ta chouette avec x l'abscisse et y l'ordonnée.

Voilà comme ça on peut la voir, ah et j'ai évidemment omis les valeurs pour que vous la retrouvez-vous même :)

[–] [email protected] 2 points 3 months ago (4 children)

coordinatex : 3 y: 3

[–] [email protected] 3 points 3 months ago* (last edited 3 months ago) (3 children)

C'est en partie pour ça que je dis que Lemmy n'est pas connecté au fédiverse. En vrai, on devrait pas être 1000 sur jlai.lu, on devrait pas avoir cette barrrière.

Depuis Lemmy tu ne peux pas voir les posts de Masto, Iceshrimp car individuel et non groupe.

Si nous étions bien connecté, nous serions beaucoup plus nombreux et actif.

J'utilise un compte mastodon ou iceshrimp et je cross-poste leur message sur Lemmy :

je copie le message, ajoute OP, puis le titre, la commu et les hashtags. C'est la seule méthode pour que nos posts soient visibles sur mastodon et pour les poster sur Lemmy.

Depuis Mastodon ou Iceshrimp :

Le premier paragraphe est le titre

OP : Original Poster, la source du message
@CommuOù[email protected]

Le deuxième paragraphe est le corps du message.

#DesHashtags pour que les commu mastodon/iceshrimp participe sur jlai.lu.

Voilou, j'espère avoir répondu à ton problème.

[–] [email protected] 7 points 3 months ago* (last edited 3 months ago) (2 children)

J'hésite. Idéalement on devrait avoir un consensus. Le profil d'Huguette me parait bien et elle vient de la Réunion donc ça bouge un peu les lignes et permettrait peut-etre une nouvelle politique en faveur des Dom-Tom ?

Ce qui me bloque c'est que le PS c'est aussi Hollande, Vall, Macron...donc...revenir à l'extrême centre droit...

Effectivement, on doit chercher un consensus sinon on se mangera une motion de censure si on applique rien que le programme dont ni le RN, ni les Macronistes soutiennent.

En effet, on a pas cette liberté dans le choix du premier ministre et une grande partie des tension viennent de là et non de la gauche seule :

Nous sommes pris en étau car les 2/3 de l'assemblée sont de droites et ont fait des menaces contre le projet du NFP.

[–] [email protected] 4 points 3 months ago

#HuguetteReviens

 

Début octobre, Le Fonds pour une presse libre proposait de lancer des États généraux de la presse indépendante, en réponse à l’initiative présidentielle d’états généraux de l’information, qui suscitent désaccords et inquiétudes dans la profession.

 

cross-posted from: https://lemmy.ml/post/6844034

 

cross-posted from: https://jlai.lu/post/1687191

En discutant, il m'est venu une idée zarbie, le genre qu'on a après avoir bien fumé la moquette. Des idées nulles mais bien.

https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/tulle-invite-ses-habitants-a-imaginer-la-ville-de-demain-1544723726

Ça vous tenterait de construire une ville sur la base de plan et d'imaginer sa version solarpunk ? Si on est suffisament nombreux ce serait cool 🥳

Voici le plan ! 😁

  • on loue un serveur, on installe minetest. Genre sur le domaine : ville.jlai.lu
  • on choisi la ville, l'échelle...carte IGN
  • on la replique
  • finit, on fait plein de screenshot, la réplique
  • hop on la transforme, bus, tram, vélo, desert
  • et si c'est pas trop moche, on l'envoie au maire 😁

Et ce sera une belle celebration pour nos 1000 posts ☺️

Si ce projet vous tente, que vous pensez pouvoir y jouer : upvote et com :)

 

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En discutant, il m'est venu une idée zarbie, le genre qu'on a après avoir bien fumé la moquette. Des idées nulles mais bien.

https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/tulle-invite-ses-habitants-a-imaginer-la-ville-de-demain-1544723726

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En discutant, il m'est venu une idée zarbie, le genre qu'on a après avoir bien fumé la moquette. Des idées nulles mais bien.

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submitted 1 year ago* (last edited 1 year ago) by [email protected] to c/[email protected]
 

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Je viens d'achever la création de ma CYB3R HUNT, une aventure dystopique dont vous êtes le héros!

L'accès ouvrira à la fin du mois, et offrira un grand nombre de challenge techniques allant crescendo en terme de difficulté et d'implication. En progressant dans les défis proposés, vous ferez avancer l'histoire vers son dénouement, et gagnerez des "flags" permettant de mettre à jour votre score sur le tableau général.

Rendez-vous le 31 octobre pour vous mesurer à ce défi technique que je vous propose ! N'hésitez pas à repartager le lien d'ici là; plus on est de fous, plus ont rit ! 😉

https://cyb.farm

(J'espère que l'auto promotion n'est pas un problème, auquel cas je retirerais mon post)

 

Ils révèlent surtout qu’une étude portant sur le Nutri-Score a 21 fois plus de chances d’aboutir à des résultats défavorables pour ce logo nutritionnel si les auteurs déclarent un conflit d’intérêts, ou si l’étude est financée par l’industrie alimentaire…

Ces travaux indiquent une nouvelle fois que certaines études impliquant des acteurs industriels de l’agroalimentaire vont en général dans le sens des positions ou défenses des intérêts des financeurs. Ce biais de financement avait déjà été décrit dans plusieurs travaux antérieurs.

Pour conclure, rappelons que les scientifiques et professionnels de santé, notamment au travers des sociétés savantes scientifiques et comités d’experts en France et en Europe, ainsi que de nombreuses institutions de recherche et de santé publique (comme le Centre International de Recherche contre le Cancer de l’Organisation mondiale de la santé) considèrent que le Nutri-Score s’appuie sur des travaux scientifiques suffisamment robustes - tant dans sa construction que dans la démonstration de son efficacité et de son utilité en termes de santé publique - pour justifier qu’il soit rendu obligatoire en Europe.

14
submitted 1 year ago* (last edited 1 year ago) by [email protected] to c/[email protected]
 

Pensez à sourire pour la caméra et éviter de scroller au cabinet. 😎

 

Blog : http://www.latinomag.fr/2023/04/continent-a-lire-la-colonisation-du-savoir-de-samir-boumediene.html

La "découverte" de l'Amérique par les Européens est littéralement celle d'un nouveau monde, avec parmi ses nombreuses dimensions, celle de plantes jusqu'alors inconnues, qui vont pour certaines contribuer à nourrir la planète, du maïs à la tomate ou au cacao, et pour d'autres contribuer à la soigner. Car ce nouveau monde recèle toute une pharmacopée et tout un savoir maîtrisée par les natifs, que les Européens vont progressivement s'approprier.

C'est cette grande aventure de l'apprentissage, d'expéditions scientifiques en interrogatoires des savants indigènes, que conte Samir Boumediene (chargé de recherche au CNRS) dans cette passionnante Colonisation du savoir, une histoire des plantes médicinales du nouveau monde.

A lire pour tout savoir sur la découverte par les Européens des usages médicinaux du tabac, de la coca, du quinquina ou encore du peyotl.

Colonisation du savoir, une histoire des plantes médicinales du nouveau monde, de Samir Boumediene, Folio histoire, 576 pp., 10,70 €


Article de Journal OpenEdition

Prendre les plantes comme des indicateurs de rapports de force politiques, voilà le parti pris de cet ouvrage aussi rigoureux qu’important. Certaines plantes du continent américain ont été considérées par les autorités politiques, religieuses et scientifiques européennes de l’époque moderne comme des « marchandises de première importance » ; d’autres ont été « la cible de la police inquisitoriale » (p. 20). Pour analyser cette distribution des savoirs et des pouvoirs, Samir Boumediene commence par saisir les plantes comme un objet singulier, toujours « enserré dans [un] ensemble de liens », qui font de lui un poison, un remède et susceptible d’une élaboration savante à partir d’une pratique contextualisée (p. 21). L’espace géographique de l’enquête recoupe une perspective analytique très fine sur le processus de colonisation : « les Indes sont d’abord un réservoir de ressources où puiser les richesses destinées aux caisses du souverain » (p. 23). C’est donc sous la forme d’une captation des ressources que les plantes du « Nouveau Monde » peuvent être considérées. Les savoirs en jeu dans cette extraction et cette transformation du végétal ne sont pas saisis à travers l’histoire de « l’expansion européenne » ; ils sont pris « ensemble » comme un phénomène unitaire. Les plantes médicinales sont « le point de vue » à partir duquel est analysée « la totalité d’une évolution historique » (p. 27). En cernant la diversité des indexations de ces plantes (marchandises, éléments d’un rituel, instruments de pharmacopée…), il est possible de reconstituer la façon dont s’organisent les « manières de vivre » qui sont toujours des « pratiques en mouvement » (p. 28).

La découverte de plantes américaines inconnues en Europe ouvre la voie, au XVIe siècle, à une série de réajustements. Ainsi le gaïac, absent des spicilèges classiques, est-il rapproché d’une substance présentée par Discoride. Mais il faut surtout « rendre le baume soluble dans le galénisme » (p. 67). L’enjeu est d’abord commercial : les « filières orientales » sont ainsi mises en concurrence avec la pharmacopée d’outre-Atlantique. Au milieu du XVIe siècle, une mutation s’opère : le savoir antique est complété par les nouvelles découvertes végétales. Comme l’Antiquité n’a pas évoqué les plantes américaines, c’est un jeu d’ « assemblages » et de « recompositions » (p. 70) qui permet de les identifier.

La suite : https://journals.openedition.org/chrhc/6067

 

Qu’est-ce que le Kokin waka shû ?

Michel Vieillard-Baron : Le Kokin waka shû, Recueil de poèmes japonais d’hier et d’aujourd’hui, est la première anthologie de poèmes en japonais (waka) compilée sur ordre impérial. Avant, avaient été ordonnées trois anthologies impériales, mais il s’agissait d’anthologies de poèmes écrits en chinois par des auteurs japonais : le Ryôun-shû, compilé en 814 sur ordre de l’empereur Saga, le Bunkashûrei-shû, compilé en 818 sur ordre du même empereur Saga, et le Keikoku-shû, compilé en 827 sur ordre de l’empereur Junna. Le Kokin waka shû est donc la première anthologie « officielle » de poésie en langue vernaculaire (waka). Le Man.yôshû, compilé vers 780, est également une anthologie de poésie en langue vernaculaire, mais il ne s’agit pas d’un recueil compilé sur ordre impérial. Le terme waka qui figure dans le titre a deux sens : au sens large, il désigne tout poème écrit en langue vernaculaire (en japonais) ; au sens étroit, il désigne un poème de trente et une syllabes réparties en cinq vers de 5, 7, 5, 7, 7 syllabes, le genre le plus représenté dans le recueil.

La suite : https://asialyst.com/fr/2023/05/27/japon-imperial-poesie-outil-hautement-politique/

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submitted 1 year ago* (last edited 1 year ago) by [email protected] to c/[email protected]
 

Peintre togolaise de 37 ans, Atsoupé, plébiscitée pour la singularité de son talent, fait entendre les « Bruits de pluie » dans sa série d’œuvres hautes en couleurs, exposées chez la galeriste parisienne visionnaire, Anne de Villepoix. La plasticienne déjà confirmée expose aussi ses toiles de femmes aux regards francs ou égarés à la huitième édition d’Akaa, foire dédiée à l’art contemporain d’Afrique et de ses diasporas, à Paris. Une double actualité pour cette artiste qui fait le buzz.

Accompagné du traditionnel texte du critique d'Art, que je trouve comique. :)

(Si un jour je présente mes oeuvres, une ligne suffit.)

En puisant ses portraits dans son univers le plus familier, parmi ses proches et ses amis, la peinture d’Atsoupé témoigne d’un ancrage essentiellement domestique, qui n’est pas sans évoquer le dépouillement de certaines créations d’art brut, ignorant toute forme d’emprunt à un corpus d’imageset d’influences extraites d’un bagage culturel aussi sophistiqué qu’étendu.On ne trouvera pas chez l’artiste d’origine togolaise, de références explicites à la BD ou à la SF, à l’histoire de la peinture ou à celle du cinéma, à la photographie ou mêmeà l’iconographie des cultures africaines ; encore moins d’allusions à une quelconque actualité politique ou sociale. Rarement une peinture n’a peut-être eu l’audace d’affirmer sa présence souveraine à partir des seules puissances de son art ! Alors que la plupart des artistes contemporains deviennent des véritables communicants accompagnant leurs expositions d’un abondant ensemble de paratextes, comme autant de motifs, d’alibis et de justifications à leurs créations, Atsoupé, non sans malice, revendique un sens de l’épure qui confèreà son œuvre la solennité du recueillement silencieux. Ces portraits semblent s’affranchir d’un pathos inutile, pourmieux affirmer la présence du seul fait pictural.

Ne peut-on pas direà propos de cette nouvelle série de portraits, ce que Bataille retenait, déjà,des peintures de Manet, à savoir qu’elles ne tiennent « plus leur majesté d'une signification politique, mais de la place qu'il donne à l'art, devenu pour lui la valeur suprême » ?

De fait, tous ces visages, la plupart féminins, qui nous fixent de leurs regards insistants,malgré leur parure généreuse, ne sont pas sans évoquer la nudité farouche de la fameuse Olympia. La douceur apparente de leurs contours ne révèle-elle-pas le dénuement absolu de leur présence, à la manière dont Lévinas dit du visage qu’il est le plus nu, particulièrement exposé à la menace de l’autre ? Le visage n’est-il pas ainsi uneallégorie de la peinture toujours offerte au regard, soumise à son jugement et en attente d’une éventuelle reconnaissance ?

En tordant résolument le cou à toute sorte d’éloquence, les toiles d’Atsoupé se placent sur lelieu oublié de l’enfance,au plus près de son mutisme, dont la peinture parfois entrevoit les « formes vacillantes » et les « ombres aimées », selon la célèbre formule de Goethe.

L’artiste ne se contente pas d’éluder de ses tableaux le moindre propos narratif, au profit d’une peinture quasiment dépourvu de tout geste, elle soustrait habilement à ses personnages la possibilité de se mouvoir en les privant systématiquement de leurs jambes. Les toiles s’arrêtentsystématiquement aux bustes, en dérobant non sans pudeur la partie inférieure des corps, et plongent ainsi les figures dans l’immobilité qui sied à laméditation. Les personnages de Sirènes, de guerrières ou de déesses ne sont-ils pas, ainsi, frappés d’une troublante inertie ?Ne semblent-ils pas acculés, dos au mur comme autant de témoins impuissants àagir, semblables à certains personnages de Jeff Wall ou de Beckett, dont larage de vivre semble s’être réfugiée dans la dérision de postures incongrues etétranges ?

De ce point de vue,la peinture d’Atsoupé s’inscrit pleinement dans ce corpus artistique témoignant de la crise de l’image-action propre au désarroi contemporain.

Si les personnages d’Atsoupé paraissent avant tout des témoins, l’artiste les préserve de leur vulnérabilité par un art duportrait qui exhausse la puissance du regard aussi souverain que libre.

Ce besoin d’accomplir par ses œuvres une forme de « voyance », Atsoupé en a, sans doute, ressenti l’impérieuse nécessité durant sa longue hospitalisation qui suivit son accident de voiture survenu à l’adolescence, au cours de laquelle l’apprentissage de la peinture l’aida à se reconstruire et à retrouver ce qu’elle avait perdu de son passé.

En ce sens son parcours rappelle celui de ces figures illustres d’un art-médecine incarné dans l’expérience d’un trauma quasiment initiatique, à l’instar de celui vécu pardes personnalités aussi diverses que Beuys, Tàpies, Frida Kahlo, Sam Francis ou à un moindre degré Basquiat. Toutefois, si la peinture d’Atsoupé porte en elle irrémédiablement l’épreuve du deuil et du traumatisme, ellereste également imprégnée de l’enchantement d’une enfance vécue au contact des paysages de son Afrique natale. D’où, sans doute, ce mélange de candeur et de sourde violence qui traverse son travail, et confère à la surface dela toile, au subjectile, le caractère d’un épiderme parcouru destraces de son passé. Le contour des visages témoigne, notamment, d’une fluidité sans pareildu trait, et d’une légèreté de la touche qui tranche avec la présence inquiétante de taches de sang (Déesse).

La peintre magnifieses portraits par un traitement des couleurs, emportant les figures dans desdégradés subtils, mêlant des bleus de Prusse, des rouges carmin ou des verts dejade.

La dimension votive de cette peintre, n’est pas sans rappeler également la pratique de l'ex-voto présente tout autant chez Frida Kahlo ou chez Annette Messager, contribuant à faire de l’œuvre uneoffrande en témoignage d’une guérison, ou une adresse à ceux qu’on a perdu.

Si l’épiphanie du visage est au cœur de l’œuvre d’Atsoupé,sa peinture manifeste, par ailleurs, un souci insolite pour tout ce que Derridaa désigné par le terme de parergon ; à savoir ce qui vient compléter l’œuvresur le mode de l’ornementation, voire du superflu. À l’instar de nombreux auteurs d’ArtBrut qui s’accommodent difficilement des conventions en matière de représentation, Atsoupé est manifestement « hors cadre » en malmenant allégrement les codes traditionnels de la peinture. Car, ce n’est pas seulement, le cadre en bois, le « frame » anglais qui entoure la composition que perverti la peintre - allongeant parfois démesurément les bras ou les chevelures de ses sujets au-delà deslimites supposées du tableau (Deux silhouettes) - mais aussi son support qu’elle agrémente de nombreux éléments de récupération.

En affirmant,ainsi, le caractère pleinement matériel de ses toiles à grands renforts d’incrustations d’objets (boutons,passementeries…), Atsoupé se fait un malin plaisir à nous rappeler qu’un tableau avant d’être une représentation, fut-elle celle d’une femme nue ou d’une quelconque anecdote, selon la formule des peintres Nabis, est essentiellement une surface recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées.

Bien plus, enornant d’accessoires apparemment incongrus ses portraits qui viennent de surcroît disperser l’attention du spectateur, la jeune peintre ne s’affranchit-elle pas de la planéité de la toile ? Le regard n’est-il pas fréquemment attiré par ces ajouts qui recouvrent étrangement le visage ? Que dire de ces morceaux de cartons, des napperons, des médailles ou de ces pièces d’étoffes et de lainage qui viennent s’intégrer, avec humour souvent, à son vocabulaire plastique ?

Atsoupé ne manifeste-t-elle pas, ainsi, une jubilation à transgresser le partage duvisible et du tactile ? Ne se joue-t-elle pas du sacro-saint interdit pictural prohibant de toucher l’image peinte ?  Non seulement, l’artiste invite le spectateur à dépasser la seule perception optique de ses œuvres, au profit d’une vision haptique intégrant toutes les composantes tactiles ordinairement refoulées de l’expérience esthétiqueordinaire, mais elle vise, aussi, à retrouver cette indifférenciation profonde des sensations, propre à l’enfance.

Aussi, regarder une peinture d’Atsoupé,n’est-ce pas retrouver un peu la présence de l’enfant primitif qui se réjouit, effrayé parce qu’en lui palpite lasurvivance de cette vie animale, préservée et non encore détruite par la moral et rop civilisée des adultes bavards ?

Philippe Godin, Septembre 2023

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