billetcognitif

joined 1 year ago
[–] [email protected] 1 points 1 year ago (3 children)

Quel est l'intérêt du moindre texte s'il faut rester dans le premier degré ou de la moralité toute lisse ? Je me moque là des hommes qui écrivent les femmes comme des objets sexuels sur pattes en poussant leur réification à outrance avec des comparaisons ridicules et un langage exagérément fleuri, tout en étant complètement dégueulasse dès le départ.
Je conçois que ça ne fasse pas rire tout le monde, mais y voir un adoubement machiste de la réification des femmes, c'est comme condamner _Lolita _parce que Humbert Humbert est un pédophile. Rien que comparer les cheveux à du charbon, mais sexy, ou les lèvres pulpeuses à un fond de jus d'orange pur jus est d'une idiotie monumentale, un gag qui dit "je ne sais pas écrire les femmes au-delà des attributs sexuels". Rien que la parenthèse du titre est une annonce de la satire. Oui, ce texte est sexiste, parce que ça se moque des écrivains comme Stephen King ou Jim Butcher qui ont un clavier à une main.

[–] [email protected] 1 points 1 year ago* (last edited 1 year ago) (5 children)

Je pensais la satire grotesque d'homme écrivant mal les femmes évidente. Bien sûr que rien n'est à prendre au premier degré. Je l'ai d'abord publié sur une plateforme d'écriture et hommes comme femmes ont compris que ce n'était pas sérieux.

[–] [email protected] 5 points 1 year ago (2 children)

Et toujours pas de pont Lady Di.

 

Histoire inspirée de faits réels, mais ça ne me fait nichon ni froid.

La canicule sirupeuse de l’été ensuqué dégoulinait jusque dans le bureau où je m’étais réfugié pour la journée. Malgré les volets fermés, la clim’ peinait à crachoter le moindre vent de fraicheur et je la suspectais de seulement contribuer à la fournaise moite et collante de la rue. Dehors, les façades exsudant un remugle infesté des exhalaisons intérieures étaient assaillies sans relâche depuis l’aube par les dards priapiques d’un soleil en pleine période de rutilances.

 La journée, le cagnard permanent de la ville désertée par le vent allait avoir ma peau suintante, j’en avais la certitude. Je ne vivais plus, j’agonisais au rythme de longs râles indolents, perlant des sécrétions sudoripares dans lesquelles se mêlaient whisky de la veille et idées noires, mais le soir, ce n’était guère mieux. La chaleur urbaine du jour, accumulée par la moindre brique trop lustrée, le moindre centimètre carré de goudron purulent, se libérait alors en caléfactions visqueuses et ne faisait qu’accentuer la sensation de constamment suffoquer dans l’odeur miasmatique d’une transpiration rancie communale. En effet, dès le crépuscule, toute une faune charnelle sortait des tanières fétides pour chercher un semblant de bouffée d’air tiède en ne s’embarrassant plus de la moindre convenance. On exhibait sans pudeur des chairs daubées et turgescentes, à moitié cuites à l’étouffée par le soleil d’étuve et les ardeurs putrides que l’enfermement avait lascivement cultivées.

 Ce fut un de ces soirs-là d’éréthisme à trouer un slip qu’elle entra dans ma vie comme papa dans maman les soirs de fête, sans cérémonie, mais avec tellement de conviction et d’aplomb qu’annoncer ses intentions était une formalité dont on se passait au mépris des sentiments. Elle surgit dans mon bureau et mes pensées salaces en faisant claquer la porte et mon frein intérieur sous l’implacable impulsion de ses mammouths mammaires, une paire d’airbags tititanesques qui semblaient faits pour être constamment déployés et qui donnaient à rêver de collisions frontales répétées, encore et encore. Et encore. Et encore. Devant ses mappemondes circumpelotées, des centaines d’hommes avaient dû se découvrir une vocation de cartographes en chambre ; nul doute que des druides libidineux avaient dévotement érigé des menhirs de chair à la gloire de ses jumeaux, avatars bovins d’une déesse laitière.

 Ce double monticule orné d’un tissu fâcheux précédait une jeune femme élégante aux cheveux plus noirs que du charbon, mais en plus sexys, aux yeux plus profonds qu’un puits de pétrole et aux lèvres pulpeuses comme la fin d’une bouteille de jus d’orange pur jus. Elle n’avait peut-être pas vingt ans, elle était au sommet de sa beauté. C’était l’association parfaite pour quelqu’un comme moi dans la fleur de l’âge, au meilleur de ma forme physique sous ce ventre replet d’homme mûr d’à peine cinquante-quatre printemps. Ses mamelles matricielles, béantes de volupté au moindre vent, au moindre murmure, au moindre regard, n’étaient pas sans rappeler mes névroses. Tellement elles semblaient imposantes et suffocantes, je savais que je ne pourrais m’empêcher d’y revenir et de me perdre malgré moi dans cette mégalolomanie en tétons armés.

 Alors qu’elle approchait avec pectoralité, je me dis que sa robe translucide devait encombrer sa respiration, car elle ne put retenir une série de halètements plaintifs rythmés par les mouvements oscillatoires et frémissants de son buste turgescent affligé d’une congestion mammaire. Je me dis aussi qu’elle avait des nichons énormes.

 Par politesse, je baissai le regard pour ne pas la fixer dans les yeux. Elle me nibarda effrontément et, tétonné, j’objectai sexuellement que mon érection était plus bas. Elle fit alors remarquer sur le ton de la plaisanterie, une façon très subtile de flirter qui m’était bien familière, que ça expliquait ma pâleur. Aussitôt, nous baisâmes comme des lapins, c’est-à-dire en moins de trente secondes au bout desquelles je tombai sur le côté, ahanant et à moitié catatonique. Dans un instant d’intimité qui sembla durer assez longtemps pour remettre le couvert, elle me vagina sa vie de mannequin et d’ancienne gymnaste reconvertie dans la culture de melons – même si elle préférait parler d’élevage, ce à quoi j’opinai avec fureur en la chevauchant tel l’amant de Pasiphaée, en mugissant, les bourses écrasées contre le bois du bureau. Mais j’ignorai la douleur tellement j’adorais les melons, surtout quand ils étaient bien juteux et bien fermes en même temps, quand on pouvait les presser sans fin pour en extirper tout leur parfum comme une promesse de chair rose et sucrée découpée en petits dés pour un apéritif au Porto. Nous refîmes l’amour plusieurs fois d’affilée. Elle jouit une bonne vingtaine de fois au moins en presque deux minutes de montagnes utérusses – je n’avais aucune raison de ne pas croire ses longs soupirs exaspérés – jusqu’au moment de ma crise d’asthme. Alors elle déballa finalement l’objet de sa venue en remballant le reste : ma voiture pénisbloquait la sienne. Mollement, je testiculai que je n’avais pas le permis et sur ces mots mal scrotumés, ses mastodontesques roploplos dévulvèrent de ma vie, elle aussi. Ces dix minutes avaient défié la gravité de ma vie à la manière de ses meules en apesanteur, de façon tellement irréelle que je ne fus pas surpris ni même déçu quand le toubib déclara que j’avais encore failli crever de déshydratation à cause de la canicule.

[–] [email protected] 2 points 1 year ago

Quand on voit la vie uniquement à travers le prisme d'un conte de fées...

[–] [email protected] 1 points 1 year ago (2 children)

C'est un autre niveau, mais j'ai connu une Hong-kongaise qui n'arrêtait pas de parler de Florence et Prague comme ses villes idéales pour se marier ou être demandée en mariage. Son copain de l'époque, avec qui elle sortait depuis quelques mois, l'avait invitée pour passer le réveillon à Prague et au retour, elle a rompu avec lui parce qu'elle s'était persuadée qu'il allait la demander en mariage là-bas.

[–] [email protected] 8 points 1 year ago (1 children)

En même temps, Darmanin a sans vergogne récupéré le slogan "Mets ta cagoule !". Ce n'est qu'un juste retour de bâton.

[–] [email protected] 4 points 1 year ago (1 children)

Je m'insère éhontément en proposant ma parodie de la Marianne en cours depuis 2018 : https://imgur.com/a/o5Ij9cy

[–] [email protected] 2 points 1 year ago

Ça me fait penser à ce centre commercial près de chez moi, avec sa galerie marchande à moitié désertée et sa ribambelle de rideaux de fer, ses seaux disposés ici et là dès qu'il pleut un peu fort, ses rayons aux produits périmés, l'absence de personnel visible, les portiques qui bipent régulièrement sans que ça n'émeuve personne...

[–] [email protected] 1 points 1 year ago

Au moins, ça permet de voir ce qui se passe quand ça beugue. Mais j'avoue que rechanger de compte un premier temps sur @billetcognitif me gonfle un peu

[–] [email protected] 3 points 1 year ago

Merci pour ta lecture !

[–] [email protected] 2 points 1 year ago (2 children)

C'est un problème sur kbin.social depuis 2, 3 jours et apparemment, il doit y avoir un changement de serveur prochain, mais je n'ai pas vraiment lu ce que ça disait.
J'ai eu plusieurs messages d'erreur pour commenter ou afficher des fils dans la semaine, mais pour les commentaires, ça n'était pas passé et j'avais attendu un peu avant de retenter. Là, pour le fil, j'ai aussitôt réessayé et ça a fait comme quand Reddit plante : la publication est passée chaque fois, mais avec du délai, d'où le spam de ma part, mais j'ai nettoyé derrière moi.

[–] [email protected] 1 points 1 year ago (4 children)

Merci, j'ai tout effacé, mais au cas où il en restait, j'ai préféré prendre les devants. Je vais vraiment finir par migrer sur jlai.lu.

 

Drôle de cimetière empli de tombes vides
Que, muni d’un balai, arpente un fossoyeur.
Allant de bière en bière et visage livide,
Il court les feux follets aux sentiments vivides,
Mais ne voit qu’un reflet de brasiers vétilleurs.

Tant de matches joués pourtant perdus d’avance :
Cent fois vers la droite effleurés de l’index
Pour deux contacts noués. Voyant la concurrence,
Ils s’éclipsent sans hâte en foulant la confiance
De l’amant spartiate au diable de l‘apex.

Une approche tiède, un mot beauf ou trop leste,
Et l’écran, pour un rien se fige en pointillés.
Statut “lu” qui obsède ou “hors-ligne” qui reste,
La vérité survient et révèle une veste
Quotidien du gardien bon pour se rhabiller.

Des milliers de fantômes hantent son répertoire,
Ils observent muets ou vont vers d’autres plans
— Plans pour garder son môme ou plans culs rotatoires.
Du balai, du balai, le gardien sans histoires
Ne se veut pas défait malgré tous ces choux blancs.

Il faut bien que la chance assoupie en coulisses
Lui accorde un succès, un seul et sans rivaux
Pour entrer dans la danse à un moment propice.
Sur ce coup de balai ? Non : réseau hors service.
Du ballet, du ballet dans les vides caveaux.

5
submitted 1 year ago* (last edited 1 year ago) by [email protected] to c/[email protected]
 

Depuis que tu dors au jardin,
Je ne t’apporte plus de roses.
Entre inoubli et anodin,
Tant de souvenirs que j’arrose.

Je ne t’apporte plus de roses,
Toute la nature est à toi.
Tant de souvenirs que j’arrose
À coups d’absinthe, de vodka.

Toute la nature est à toi
Jusqu’aux griffes de l’aubépine.
À coups d’absinthe, de vodka,
Je révère une proserpine.

Jusqu’aux griffes de l’aubépine,
Danse l’éclat du papillon.
Je révère une proserpine
Où ont poussé les endymions.

Danse l’éclat du papillon
Qui rêve de vivre en automne.
Où ont poussé les endymions,
Seules fleurent des anémones.

Qui rêve de vivre en automne
Quand on a l’ombre d’un noyer ?
Seules fleurent des anémones,
J’écris ces mots pour t’oublier.

Quand on a l’ombre d’un noyer,
Les journées deviennent quiètes.
J’écris ces mots pour t’oublier,
Mais tu vis toujours dans ma tête.

Les journées deviennent quiètes
Entre inoubli et anodin.
Mais tu vis toujours dans ma tête
Depuis que tu dors au jardin.

3
submitted 1 year ago* (last edited 1 year ago) by [email protected] to c/[email protected]
 

Au rendez-vous mondain converge ce qui brille
Exhibant trop de fard sous un strass de gala,
Un port presque altier d’où fuse un rire gras,
Nos lèvres, d’un mousseux ont les yeux qui pétillent.

Les narcissiques feux sur tant de pacotilles
Nous empêchent de voir dans tout ce brouhaha ;
Comme on n’a rien à dire, on converse avec soi
Et l’on mime en écho des vidéos pastilles.

Enfin l’on se souvient de la cause du jour ;
Dans la pose étudiée, un inepte dicours
Donne un million de vues et l’on se congratule.

Quel talent si précieux une telle vertu
Pour sauver la planète, enfin, c’est un début.
La misère est si triste depuis notre bulle.

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